Etude - Les Français portent un regard sombre sur les quartiers « sensibles »
En 2018, 8 % des habitants de France métropolitaine estiment vivre dans un quartier « sensible », près d’un tiers s’y rendent parfois pour des motifs professionnels ou personnels, et un sur deux indique n’avoir aucun lien avec ces quartiers. Le regard que portent nos concitoyens sur ces quartiers est sombre : ils y associent spontanément et en majorité les notions d’insécurité et de délinquance, l’idée de difficultés sociales ou encore de relégation territoriale. La majorité des Français (51 %) est convaincue que la situation dans les quartiers sensibles s’est plutôt dégradée au cours des dernières années et les attentes vis-à-vis des pouvoirs publics sont fortes pour endiguer la situation : 88 % réclament un engagement accru de l’État. Les représentations des quartiers « sensibles » varient sensiblement selon les canaux d’information mobilisés. Les journaux télévisés sont, de loin, le premier canal d’information sur ces quartiers (71 %), devant la presse écrite et la radio. Les personnes qui s’informent sur ces quartiers principalement au travers des journaux télévisés ont, un peu plus que les autres, tendance à estimer que les quartiers « sensibles » se caractérisent par la prégnance de la délinquance. Au-delà du poids des discours médiatiques, les représentations sont aussi influencées par les liens personnels avec ces quartiers : l’image est généralement plus positive chez les personnes qui, outre des informations issues des médias, ont une expérience indirecte ou ponctuelle des quartiers « sensibles ». Sans y vivre, ils s’y rendent parfois ou y connaissent des proches.